Allocution du Président Dr Etienne FOURQUET

Productivisme ou la disparition des derniers dinosaures

Chers collègues, chers adhérents, mesdames et messieurs les membres du conseil d’administration,
Il est toujours intéressant de relire les billets des années précédentes pour voir si les espoirs placés dans les négociations conventionnelles et la refonte du système de santé ont trouvé leur place.
Il est étonnant de constater combien le système libéral, qui réalise plus de 80% des actes de médecine et de chirurgie, est méconnu et maltraité par les tutelles et les autorités.

« Pour vivre heureux, vivons caché ». Il semblerait qu’après avoir détruit l’hôpital public nous apparaissions comme les responsables ou la solution aux problèmes de la Santé aux yeux des autorités. Nous sommes donc démasqués ! Nous avons su nous adapter, organiser notre travail, investir, faire preuve d’initiative dans les contraintes et les injonctions paradoxales. Nous avons été les pionniers du travail en équipe de soins spécialisées, en collaboration étroite avec les IADEs. Nous avons mis en place la réhabilitation précoce, les circuits courts, l’ambulatoire accéléré. Nous avons progressé sur la gestion des risques, la démarche qualité et l’accréditation en équipe. Nous avons fait de notre spécialité une des plus attractives malgré ses multiples contraintes.

Cette amélioration de la productivité a bénéficié aux patients, aux établissements de santé, à la Sécurité sociale. Le gain initial s’est toujours accompagné d’une charge de travail et de stress supplémentaire. Les bénéfices initiaux ont été mangés par l’augmentation des salaires, des charges et le retour de l’inflation. Le constat est dur : toujours plus pour toujours moins !

Comment pouvons-nous continuer les activités de gardes et d’astreintes quand le chiffre d’affaires généré ne couvre pas de quoi salarier l’équivalent temps plein 24/24 d’IADEs ?
30% des anesthésistes-réanimateurs sont libéraux. Accompagnés de 10% des IADEs, nous réalisons 66% de la chirurgie ambulatoire, 55.5% de la totalité des séjours de chirurgie, 40% des séjours en chirurgie carcinologique. 12% des patients de réanimation sont pris en charge dans 52 établissements privés sur 540 établissements. 18.2 % des naissances ont lieu en établissements privés.

Quelle confiance pouvons-nous avoir dans les tutelles, qui, au lieu de reconnaitre l’efficience et l’engagement de chacun, créent un contrat d’engagement territorial excluant, de fait, 70% de ceux qui effectuent le travail ? Quelle confiance pouvons-nous avoir dans une administration, qui par règlement arbitral, exclut la médecine spécialisée ?

Quelle confiance pouvons-nous avoir dans des parlementaires, reconnus pour leur capacité à détruire depuis 40 ans l’hôpital public ? Pourtant ce sont eux qui cherchent, par la coercition, à appliquer leurs méthodes destructrices à l’exercice libéral ?
La logique voudrait que l’on investisse largement pour favoriser ce qui a fait ses preuves. A charger la mule indéfiniment, il arrive un moment ou ni la carotte ni le bâton ne la fait avancer. Pourvu qu’elle ne s’effondre pas raide morte !
Je mets au défi quiconque de trouver un signe favorable donné par les tutelles à notre exercice sur ces douze derniers mois.

Plus que jamais les acteurs du SNARF sont mobilisés, dans leurs différentes missions pour faire reconnaitre nos exercices. Les engagements de chacun, au sein du conseil d’administration du SNARF, dans nos sociétés savantes SFAR CFAR, au sein du CNPARMPO, dans les instances de formation et d’ARRES sont essentiels pour notre visibilité.
Vos cotisations, votre présence lors de ces formations, vos retours, vos initiatives, vos messages, vos demandes, nous confirment chaque instant dans nos missions. Il est probable que sans évolution, un mouvement important soit initié mi-octobre. Nous comptons sur vous !

Rien ne serait possible sans nos différents partenaires et collaborateurs que je tiens à remercier :

• L’assureur BRANCHET, partenaire historique du SNARF, nous accompagne dans notre exercice au quotidien. Il nous apporte également son soutien et son conseil dans la prévention du risque informatique et de la cybercriminalité.
• Le cabinet AUBER, représenté par Maître Laure SOULIER, Maître Margo Boisson, et Maître Philip COHEN, n’hésite jamais à nous assister et à nous prodiguer les meilleurs conseils dans nos différentes démarches juridiques.
  ARRES, ASSPRO, Patrick Georges YAVORDIOS et Mathieu CLOSON nous reçoivent avec enthousiasme pour toute formation professionnelle dans le cadre du DPC.
• Yvan VIALLON, ingénieur patrimonial indépendant qui, via VYP finance, nous accueille à Paris et à Lyon, nous apporte une expertise reconnue dans une période ou les variations rapide de la micro et macro-économie nous impactent fortement.
• Le QUOTIDIEN DU MÉDECIN, avec lequel nous avons conclu un accord de partenariat, permet à nos adhérents de bénéficier de tarifs préférentiels.
• Notre déléguée générale Valérie-Anne HAUCHART et notre secrétaire Marie-Chantal LEGROS vous accueillent au SNARF, répondent à vos questions, nous transmettent vos interrogations et assurent le lien essentiel entre tous les acteurs. Elles sont personnellement engagées dans l’évolution 2.0 initiée au sein du SNARF.
• J’adresse un grand merci à tous les membres du conseil d’administration qui, en toutes circonstances, m’ont apporté leur soutien constant et indéfectible. Leur amitié et leur engagement me vont droit au cœur.

Vos cotisations sont indispensables. Elles font notre force et plus que jamais notre représentativité. Toute nouvelle « bonne volonté » est toujours la bienvenue !

Avant de transmettre la parole à Julien notre secrétaire général et à Marc notre trésorier pour leurs rapports, je tiens à adresser un message particulier à Marc Gentili :
Marc, tu es un pilier essentiel du SNARF, membre historique de son conseil d’administration, trésorier par vents et marées de notre association. Tu nous présentes aujourd’hui ton dernier rapport en tant que trésorier. Tu as œuvré avec honnêteté et sincérité au maintien et à la reconnaissance de la structure. Ton franc-parler, tes prises de position, ta carrière, tes connaissances, ta capacité à nous interpeller nous ont permis d’avancer et de nous remettre en question. Nous comptons toujours sur toi.

Merci Marc, merci à tous.

Dr Etienne FOURQUET, Président du SNARF