Mobilisation contre le PLFSS 2026 : courrier à adresser à votre parlementaire

Courrier-type pour vos représentants parlementaires :

De :

A :

Le XX/XX/2025

Fait à

Madame / Monsieur Le Député(e) / Sénateur/trice

Médecin anesthésiste – réanimateur libéral, je tiens à attirer votre attention sur les risques majeurs que fait courir le PLFSS 2026 sur l’exercice libéral et sur celui de l’anesthésie-réanimation en particulier.

Malgré un service médical rendu exceptionnel, les médecins spécialistes subissent depuis des années une dégradation continue de leurs conditions d’exercice : mépris institutionnel, surcharge de travail, stigmatisation des pratiques, perte de sens. Aujourd’hui, la profession est à bout.

Pour mener à bien nos missions, notre entreprise salarie XXX infirmiers anesthésistes et XXX secrétaires. Comme toute entreprise, nous investissons dans nos équipements, nous payons nos charges, nous animons la vie économique locale et participons activement à l’offre de soins de notre territoire. Enfin, nous nous formons à nos frais afin de garantir l’excellence des soins prodigués.

Pourtant, malgré nos efforts et notre investissement continu, nos revenus réels diminuent. Le coût d’une consultation d’un médecin spécialiste est passé de 21,30 € en 1992 à 23 € aujourd’hui. Il en va de même pour les actes techniques dont la dernière nomenclature date de 2005, sans aucune revalorisation avec le coût réel de l’acte médical effectué.

Sans compléments d’honoraires, nous travaillons à perte.

La défaillance de la Caisse d’assurance maladie est patente avec une rémunération déconnectée de toute réalité économique, une vie conventionnelle déséquilibrée voire moribonde et un déséquilibre majeur entre les parties avec de nouveaux pouvoirs concédés au Directeur général de la Caisse primaire d’assurance maladie.

Les articles 24, 26 et 31 du PLFSS 2026 remettent en cause les principes fondamentaux de l’exercice de la médecine libérale, reconnus par la Convention : liberté de prescription, liberté de choix du médecin, liberté d’installation et secret professionnel. Atteindre à la médecine libérale, c’est inévitablement provoquer une rupture d’égalité pour nos patients.

Nous sommes arrivés à saturation. La pratique de la médecine en secteur 2 est aujourd’hui le plus efficient et le moins coûteux pour la collectivité.

Ces compléments d’honoraires ne sont pas à la charge de la Sécurité sociale.

Les réduire ne générerait aucune économie sur le budget de la Sécurité Sociale mais détruirait la médecine libérale, privant ainsi des centaines de milliers de patients de soins de proximité.

Madame, Monsieur le/la Député(e) Sénateur/trice, nous ne demandons plus de promesses. Ce texte n’est pas un message de colère, mais un avertissement : sans anesthésistes libéraux, pas de chirurgie ; sans secteur libéral, pas de réponse médicale de proximité. Si nous disparaissons, le système de santé s’effondrera, au détriment direct des patients.

Sans un changement profond de regard et de politique sur la médecine libérale, il vous faudra assumer les conséquences d’un système de santé privé exsangue, incapable d’assurer les soins que les Français méritent.

Enfin, les syndicats représentatifs de la spécialité, comme le Syndicat national des anesthésistes-réanimateurs de France ou représentatifs des médecins spécialistes, tel Avenir-Spé Le Bloc, sont à même de vous informer et de renseigner sur les modifications à apporter au PLFSS afin d’en faire un outil de santé publique au service des Français.

Respectueusement,

Docteur XX