Alerte du CNP ARMPO sur le décret des conditions d’implantation de l’activité de soins critiques

Publié le 05/01/2024 par snarf

Dans le cadre de la mise en œuvre du décret n° 2022-690 du 26 avril 2022 relatif aux conditions d’implantation de l’activité de soins critiques, des événements récents en région parisienne ont suscité des inquiétudes quant à la manière dont ce décret était appliqué dans certains établissements.

Il est crucial de rappeler l’importance de l’intrication des trois facettes de la spécialité (i.e. anesthésie, soins critiques et médecine péri-opératoire) dans le circuit patient, qu’il soit chirurgical, interventionnel ou dans le cadre de l’urgence. Celle-ci ne se résume pas à une approche cloisonnée centrée exclusivement sur le bloc opératoire ou sur les unités de soins critiques. Notre implication débute dès la prise de décision d’un acte interventionnel et s’étend au-delà du retour du patient à son domicile, englobant l’anesthésie et d’éventuels passages en unité de soins critiques comme des composantes d’un parcours global.

Les contraintes du décret n° 2022-690 imposant d’adosser les unités de soins intensifs polyvalents (USIP) à une réanimation, peuvent susciter des discussions dans les établissements, en particulier dans le cas des Unités de Surveillance Continue Chirurgicale (USCC) de taille modérée ou intermédiaire. Ces discussions portent sur la répartition des rôles entre les différents acteurs des soins critiques : médecins anesthésistes-réanimateurs (MAR) et médecins intensivistes-réanimateurs (MIR). Notre intention n’est pas d’interférer dans le fonctionnement spécifique de chaque établissement, mais plutôt de souligner l’importance de la continuité des soins en termes de qualité et de sécurité pour nos patients.

Les MAR ont été spécifiquement formés pour assurer une prise en charge péri-interventionnelle qui comprend les interventions programmées, la gestion des comorbidités préopératoires, les situations d’urgence et la prise en charge des complications médicales ou chirurgicales éventuelles. Cette spécificité d’exercice et de formation sécurise ces différents aspects du parcours patient tout en l’optimisant et doit être garantie.

Si dans certaines des structures hospitalières publiques ou privées, la question complexe de la direction de ce type de structures venait à se poser, le Conseil National Professionnel d’Anesthésie, Réanimation & Médecine Péri-opératoire, représentant l’ensemble de la spécialité, se met à votre disposition. De manière générale, sur un principe de réalité et de compétences, il nous semble indispensable que les parcours péri-opératoires exclusifs (réanimations, USC / USIP péri-opératoires) soient dirigés par les MAR, les parcours médicaux exclusifs par les MIR et les structures « polyvalentes » accueillant des patients péri-opératoires et médicaux, la direction doit être alternée et équilibrée (MAR et MIR). Nous sommes convaincus que cette collaboration contribuera à garantir la meilleure prise en charge possible pour nos patients.

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